Ulcère veineux douloureux – Découvrez le protocole de Arnaud

Bonjour Arnaud. Aujourd’hui, vous souhaitiez nous partager un de vos cas cliniques, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre patiente : son âge, les caractéristiques de sa plaie ?

Bonjour.
Aujourd’hui, je souhaitais vous parler d'une femme d’une cinquantaine d’années passionnée de danse et atteinte d’insuffisance veineuse. En octobre, elle a présenté un ulcère de jambe qu’elle a d’abord traité elle-même, mais en voyant que l’évolution n’était pas favorable, elle a consulté son médecin traitant qui a prescrit des soins infirmiers pour sa plaie.

Nous sommes donc intervenus au début du mois de décembre pour prendre en charge cet ulcère veineux douloureux situé en péri malléolaire, d’une superficie d’environ 50 cm², qui avait fait l’objet d’un premier bilan, avec un échodoppler ainsi qu’une mesure d’IPS et les pouls étaient bien présents. Au niveau de la peau péri lésionnelle, on pouvait voir une dermite ocre ainsi qu’un eczéma et un œdème des jambes. Les berges de la plaie étaient très macérées et le lit de la plaie présentait de la fibrine à 90 % et du bourgeonnement à 10 %. L’exsudat était assez important. Il n’y avait pas de signe de douleurs ou d’infection locale.

Quel protocole de soins a été mis en place ?

Alors à la base, la patiente utilisait de la Biseptine avec un pansement en border et des chaussettes de contention de classe 2. Après discussion avec le médecin traitant et l’évaluation de la plaie, on décide alors de changer le protocole de soins, d’abord pour mettre en place un nettoyage à l’eau et au savon sous la douche, puis au sérum physiologique et comme dispositifs, des pansements hydrocellulaires et les bandes UrgoK2. Lorsqu’on lui propose ce protocole de soins, on sent une réelle réticence de sa part sur le port des bandes, notamment parce qu’elle ne pourrait plus se chausser avec les bandes et donc qu’elle ne pourra plus pratiquer d'activité physique.

À ce moment-là, on est dans une co-construction avec la patiente d’un projet pédagogique avec des objectifs à court, moyen et long terme pour finalement arriver à un consensus où elle mettra les bandes UrgoK2 toute la semaine, sauf les 2 jours où elle va au sport avec simplement des chaussettes de contention. Donc tout le monde tombe d’accord et très vite, on voit une évolution favorable de la plaie qui diminue rapidement en superficie avec une évolution du pourcentage de bourgeonnement étant donné qu’au bout de 3 semaines, on était déjà à 50 % de bourgeonnement et 50 % de fibrine.

Quel a été l’impact de cette plaie et de la cicatrisation sur le quotidien de la patiente ?

C’est une dame toujours très dynamique, rayonnante, joyeuse, qui est passionnée par la danse. Cette plaie a considérablement impacté sa vie professionnelle et personnelle. Étant en station debout la plupart du temps sur son lieu de travail, cela majorait les œdèmes de ses jambes avec un exsudat donc important, impliquant un changement de son pansement plusieurs fois par jour, puisque le pansement n’absorbait pas suffisamment.

Son moral n’était pas au beau fixe puisqu’elle n’arrivait plus à pratiquer son sport et cela a eu un impact physique avec une majoration de ses douleurs lombaires, et un impact sur sa vie personnelle. Après la mise en place du nouveau protocole et l’évolution rapide et favorable de son ulcère, elle a pu continuer à danser, ses relations familiales et professionnelles se sont nettement améliorées, on peut dire que tout est rentré dans l’ordre.

Pourquoi avez-vous choisi de nous raconter ce cas plutôt qu’un autre ?

Puisque c’est un cas pour lequel on a eu une bonne évaluation de la plaie avec un protocole de soins adapté à l’état de la plaie. On a mis en place aussi un protocole éducatif avec des objectifs précis en consensus avec l’équipe soignante et la patiente qui a vraiment permis de faire évoluer la situation dans le bon sens.

Selon vous, quels ont été les facteurs de succès de cette cicatrisation ?

Ça a vraiment été la confiance entre l’équipe soignante et la patiente qui a permis de mettre en place et de faire accepter le protocole pour atteindre une cicatrisation, et bien sûr la communication interprofessionnelle.

Pour finir, auriez-vous des astuces à partager pour une meilleure prise en charge des plaies ?

Comme je le disais, l’astuce est vraiment de communiquer, aussi bien avec le patient qu’avec les autres personnes du cercle de soins et notamment par le biais d’Healico : ça permet de réaliser une bonne évaluation de la plaie, de faire un bon bilan et de pouvoir ensuite transmettre tous les éléments de manière sécurisée au médecin traitant pour finalement arriver au bon protocole, celui qui permettra de guérir la plaie le plus rapidement possible.

Merci beaucoup Arnaud pour cet échange !