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Escarre

icon20 Fév 2020
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Qu’est-ce qu’une escarre ?

L’escarre est une plaie chronique qui apparaît lors d’une position prolongée, assise ou allongée, qui crée une pression sur des zones d’appui. Cette pression comprime alors les tissus entre deux plans durs et empêche le sang d’affluer normalement entrainant une diminution de l’apport en oxygène, responsable de la dégradation de ces tissus où la plaie finit par se développer parfois en quelques heures seulement.

Dans 80% des cas, l’escarre apparaît au niveau du sacrum ou du talon, principales zones d’appui des patients à mobilité réduite ou nulle. Cette plaie peut également survenir au niveau des coudes, des omoplates, ou à l’arrière du crâne.

Les escarres sont classées par stade selon leur gravité.

  • Stade 1 : Rougeur persistante. L’escarre stade 1 est une rougeur qui apparait et qui ne disparait pas à la pression. La peau n’est pas encore rompue, il n’existe pas encore de plaie. À ce stade, des soins spécifiques doivent être instaurés. Dans ce cas, il est recommandé de ne plus masser la zone au risque d’aggraver l’affection.
  • Stade 2 : Erosion de la peau atteignant l’épiderme et le derme. La plaie est formée, il y a une rupture cutanée.
  • Stade 3 : L’épiderme, le derme et l’hypoderme sont atteints. La présence de tissus nécrosés (noirs) et de croûtes. Attention : l’escarre paraît toujours plus infime en surface que ce qu’elle n’est en profondeur.
  • Stade 4 : Escarre profonde. Nécrose profonde avec atteinte possible des os, des tendons et des muscles.

Les facteurs qui favorisent l’apparition de l’escarre :

  • L’immobilité
  • L’âge du patient. Si l’escarre peut aussi concerner les enfants, les patients de plus de 70 ans sont particulièrement exposés.
  • La dénutrition
  • La qualité de la peau. En effet, plus celle-ci est fine, plus elle est sensible aux frottements, aux cisaillements et aux pressions.
  • L’incontinence, qui entretient une humidité permanente et fragilise les tissus en raison d’une macération.
  • Une altération de la motricité et un manque de mobilisation.
  • Une altération de la sensibilité. Le patient (parfois atteint de troubles neurologiques) n’éprouve aucune douleur et n’a pas le réflexe de changer de position.

Le traitement des escarres

Quel que soit le stade de l’escarre, un traitement doit être instauré au plus vite.

Le type de prise en charge dépend du stade de l’escarre (lésion réversible ou irréversible), mais reste la plupart du temps synonyme de guérison.

D’abord, s’il existe une lésion visible, celle-ci devra être protégée par un pansement adapté.

En cas d’atteinte de l’épiderme et du derme, le personnel soignant procédera à des soins de nettoyage et de cicatrisation.

Quel que soit le degré de gravité de l’escarre, le premier geste est de lever/soulager la pression. Par exemple, par un changement de position du patient toutes les 2 à 3 heures. Enfin, l’installation d’un lit spécialisé, d’un matelas spécifique (en mousse, à eau, à air…) et de coussins, permettra de soulager et de répartir les pressions au niveau des zones à risque. De plus, tout traitement devra s’accompagner d’une prise en charge nutritionnelle adaptée et de la prise en charge des différentes comorbidités.

Et après ?

Enfin, lorsque l’on sait que 2 heures sans bouger peuvent suffire à créer une escarre, ces quelques gestes préventifs seront utiles tant au patient qu’à son entourage :

  • Examiner systématiquement les zones du corps sur lesquelles une escarre est susceptible de se développer (zones d’appui).
  • Mobiliser le patient, quitte à solliciter une infirmière ou un kinésithérapeute.
  • Effectuer une toilette complète au moins 1 fois par jour et une toilette périnéale chaque fois que le patient est souillé.
  • Éviter l’utilisation de tissus rêches pour sécher la peau.
  • Procéder au changement des draps quotidiennement.
(1) Cité par C. Revaux dans la Conférence de consensus : Prévention et traitement des escarres de l’adulte et du sujet âgé. 15/16 nov 2001. Hôpital Européen Georges Pompidou.