Traitement d’un ulcère de jambe veineux par Julie

Bonjour Julie. Aujourd’hui, vous souhaitiez nous partager un de vos cas cliniques, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre patiente : son âge, les caractéristiques de sa plaie ?

Bonjour.
Aujourd’hui, je souhaitais vous parler de ma patiente, une femme plutôt sédentaire, octogénaire qui vit avec son mari. Au niveau de ses antécédents, elle a eu un cancer du sein et souffre également d’hypertension, d’insuffisance veineuse et de la maladie de Parkinson, avec une mobilité très réduite. C’est donc le mari de cette patiente qui m’a contactée pour prendre en charge une plaie qu’ils n’arrivaient plus à gérer.

Depuis combien de temps cette plaie perdurait-elle et quel protocole de soins a été mis en place ?

Cela faisait plusieurs mois, ils m’ont appelée un peu tard. Pour des plaies un peu anciennes comme ici, j’aime bien utiliser un pansement absorbant à l’argent tout de suite pour ne pas perdre de temps en cas de signes d'infection locale, mais dans ce cas précis, la plaie était propre. Cependant, la peau périlésionnelle était vraiment abîmée et la plaie coulait, alors je suis passée directement sur des pansements hydrocellulaires adhésifs en ne conservant que la compresse avec des bandes UrgoK2 qui avaient été prescrites par le médecin pour avoir une bonne compression. Et bien sûr, des nettoyages à l’eau et au savon.

Combien de temps a duré la prise en charge ?

Environ 3 mois, en y allant 3 fois par semaine. Elle tolérait bien les bandes UrgoK2, mais il a fallu de la patience pour rattraper le temps perdu notamment au niveau de la peau périlésionnelle. Et forcément, cela prend plus de temps à cause de l’insuffisance veineuse et du manque de mobilité. Je n’ai pas eu besoin de changer le protocole de soins, mais j’ai réduit mes visites sur la fin à 2 fois par semaine puis à 1 fois par semaine en ne laissant que les bandes UrgoK2 sur les 3-4 dernières semaines.

Quel a été l’impact de cette plaie et de la cicatrisation sur le quotidien de cette patiente ?

C’était une patiente déjà assez dépressive et qui souffrait beaucoup de cette plaie, notamment très sensible lors des soins, donc ça influait beaucoup sur son moral. Par ailleurs, elle souffrait aussi d’un peu de démence, donc pouvait être un peu agressive. Et forcément, au fur et à mesure des soins et du processus de cicatrisation, tout allait beaucoup mieux. Il ne faut rien lâcher et aller jusqu’au bout, même si la plaie est propre et surtout, laisser les bandes UrgoK2 jusqu’au bout, sinon on peut vraiment revenir en arrière.

Selon vous, quels ont été les facteurs de succès de cette cicatrisation ?

Pour commencer, avoir choisi le bon protocole dès le début et que la patiente supporte bien les bandes UrgoK2. Pour d’autres patients, la cicatrisation peut prendre plus de temps s’ils ne tolèrent pas bien la compression, car ils vont y toucher, baisser les bandes, … Et ça peut vraiment freiner le processus de cicatrisation.

Pour finir, auriez-vous des astuces à partager pour une meilleure prise en charge des plaies ?

Il faut être patiente et ma petite astuce, comme évoquée précédemment, c’est toujours d’avoir des pansements absorbants possédant une matrice lipido-colloïde imprégnée d'argent sur soi pour aider si une plaie n’est pas très propre ou ancienne au début de la prise en charge. Puis bien sûr, nettoyer à l’eau et au savon et bien sécher ensuite.

Merci beaucoup Julie pour cet échange !