Marion,
une Infirmière de Pratique Avancée multifonctions
Vendredi 7, 8h00, Bouches-du-Rhône
Ce matin, Marion arrive dans le service de chirurgie vasculaire dans lequel elle travaille depuis maintenant 16 ans.
Découvrez le retour d’expérience de Marion : son interview et ses bonnes pratiques en cicatrisation.
L'INTERVIEW DE... Marion
le 7 juillet 2023
Aujourd’hui, nous avons le plaisir d’interviewer Marion, infirmière depuis 2006, exerçant dans un service de chirurgie vasculaire des Bouches-du-Rhône et Infirmière de Pratique Avancée (IPA) en Pathologies Chroniques Stabilisées depuis juillet 2021.
Bonjour Marion. Aujourd’hui, nous allons parler de la formation d’IPA : pouvez-vous nous dire pourquoi et comment devenir Infirmière de Pratique Avancée ?
Bonjour.
Depuis plusieurs années, on entendait parler de l’équivalent des IPA dans d’autres pays tels que les États-Unis et le Canada. C’est une voie qui me plaisait et l’on savait que ça allait arriver en France, c’est en 2018 que la formation a été ouverte sur la faculté d’Aix-Marseille.
Par le passé, j’ai occupé différentes fonctions au sein du service de chirurgie vasculaire : infirmière en hospitalisation, en hôpital de jour, puis infirmière coordinatrice, qui m’ont permis d’avoir des regards
différents sur la prise en charge des patients. J’avais envie d’évoluer et d’acquérir de nouvelles compétences : la formation d’IPA répondait bien à mes besoins et volontés.
L’intégration en master IPA peut se faire en formation initiale ou en formation professionnelle continue pour des infirmiers salariés ou libéraux. Mais pour exercer en tant qu’IPA, il faut pratiquer 3 ans minimum en tant qu’infirmier.
En quoi consiste cette formation ?
La formation est un master de 2 ans qui aboutit à l’obtention d’un diplôme d’Etat d’Infirmier en Pratique Avancée et d’un Master Santé. La première année est une année de tronc commun et la deuxième année est l’année où nous choisissons nos spécialités. Actuellement en France, il existe 5 mentions possibles pour un(e) IPA : pathologies chroniques stabilisées (qui comprennent la cardiologie, la pneumologie, l’endocrinologie et la neurologie), oncologie et hématologie-oncologie, psychiatrie et santé mentale, maladie rénale chronique, dialyse et transplantation rénale et pour finir, la mention urgences.
Qu’avez-vous le plus apprécié dans cette formation ?
Ce que j'ai le plus apprécié, c'est l’élargissement de nos compétences qui appartiennent au champ médical. Le développement de notre analyse clinique, d’éducation thérapeutique, de leadership scientifique auprès des équipes, d’enseignement. Et l’acquisition de nouvelles aptitudes comme l’examen clinique, la recherche.
Ce qui a été également enrichissant dans cette formation c’est la rencontre avec mes collègues de la formation qui venaient de secteur différents et de pouvoir échanger sur nos pratiques tout en se créant un réseau.
Quelles sont vos missions au sein du service de chirurgie vasculaire où vous exercez ?
J’ai différentes missions au sein du service, auprès du patient : le suivi des patients ayant des artériopathies chroniques, la prise en charge des facteurs de risque cardiovasculaires, l’éducation thérapeutique et le suivi des patients sous anticoagulants, la prise en charge des plaies complexes et chroniques.
J’ai également des missions d’enseignement et de leadership scientifique auprès des équipes, des étudiants IPA, des étudiants infirmiers.
Je collabore aussi avec les équipes médicales et paramédicales pour mettre en place des projets communs, de nouveaux outils pour améliorer nos pratiques et notre prise en charge des patients.
Le métier d’IPA permet-il une pluridisciplinarité autour du parcours de soins du patient ?
Oui, à différents niveaux. Au sein de l'hôpital, l'IPA est un lien entre le patient, les différents médecins, et soignants du service.
Mais également un lien avec la ville : les médecins généralistes ou spécialistes, les infirmiers libéraux, les structures d’accueil comme les SSR ou les EHPAD. Il est important de renforcer le lien ville-hôpital.
Notre fonction nous permet d’être un interlocuteur plus facilement accessible à l’hôpital et de faire le lien entre les différents acteurs du parcours patients.
Pour conclure, auriez-vous un conseil à donner à une infirmière qui souhaiterait devenir IPA ?
Tout d’abord, il faut avoir conscience que la formation demande un investissement personnel important et s’assurer de pouvoir allier vies de famille, professionnelle et étudiante. S’organiser avant pour se faire aider au quotidien dans la gestion par exemple des enfants, s’informer au préalable des conditions de la formation (temps complet ou pas, prise en charge financière).
C’est également travailler son projet en amont, avec les institutions, avec les médecins généralistes ou structures telles que les MSP, CPTS pour les libéraux, … pour identifier les besoins réels dans la prise en charge des patients afin de définir quelles seront les actions de l’IPA. Il est important de garder un lien avec sa structure, de rédiger les protocoles d’organisation avant la fin de la deuxième année pour être guidé par la faculté et que le projet soit bien mis en place avant de débuter son exercice.
Merci Marion pour ce partage !
Les Trucs et Astuces
Les conseils de Marion pour une formation couronnée de succès
BIEN PRÉPARER SON PROJET
« Il est important de bien travailler son projet en amont, avec les médecins et les institutions libérales et/ou hospitalières. Cela permet de cibler les réels besoins du parcours patient afin de proposer des futures actions utiles pour l’IPA. »
GARDER UN LIEN AVEC SA STRUCTURE
« Il faut garder un lien avec sa propre structure : rappeler que l’on est en formation et que l’on sera bientôt de retour avec de nouvelles fonctions. Cela permet également de prévoir et de mettre en place certaines choses pour exercer correctement dès les 1ers jours »
ANTICIPER LE RYTHME SOUTENU DE LA FORMATION
« Il faut avoir conscience que la formation demande un investissement personnel important et s’assurer de pouvoir allier vies de famille, professionnelle et étudiante. Il est important de s’organiser avant pour se faire aider au quotidien dans la gestion par exemple des enfants, s’informer au préalable des conditions de la formation (temps complet ou pas, prise en charge financière). »
Pour retrouver l'intégralité du témoignage de Marion ainsi que ses conseils pour une formation réussie en format PDF, n'hésitez pas à télécharger les documents dans la rubrique "Envie d'aller plus loin ?" !
Chroniques de Plaies est également disponible sur Instagram
Soyez informés de la sortie de nouvelles chroniques, répondez à des sondages et réagissez aux chroniques d'autres professionnels de santé !
Rejoignez la communauté !