Magali, infirmière spécialisée en plaies (et cicatrisation),
accompagne son patient vers l’autonomie et la cicatrisation.
Lundi 17, 14h05, Occitanie
En ce début d’après-midi, Magali reçoit une demande d’avis spécialisé pour prendre en charge un patient longuement hospitalisé en rhumatologie pour un psoriasis rhumatismal. Le patient est un homme d’une cinquantaine d’année qui souffre d’une plaie péri-malléolaire depuis un certain temps maintenant, sans aucun signe d’amélioration malgré les soins prodigués.
Découvrez comment Magali est parvenue à gérer cette situation : son interview ainsi que ses précieux conseils pour une cicatrisation couronnée de succès pour son patient.
L'INTERVIEW DE... Magali
le 17 avril 2023
Aujourd’hui, nous avons le plaisir d’interviewer Magali, IDE depuis 1996 ayant découvert le monde des plaies et de la cicatrisation en 2015, d’abord grâce à la prise en charge de plaies aigues, puis ensuite de plaies chroniques. Depuis 2020, après s’être formée dans ce domaine (formations, conférences, diplôme universitaire…), Magali travaille comme infirmière référente en plaies et cicatrisation dans un centre des veines et des artères au sein d’un service de médecine vasculaire en CHU et participe à la formation des professionnels de santé mais aussi des étudiants.
Bonjour Magali. Aujourd’hui, vous souhaitiez nous partager un de vos cas cliniques, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre patient : son âge, les caractéristiques de sa plaie ?
Bonjour.
Aujourd’hui, je souhaitais vous parler d’une prise en charge qui met en évidence et valorise toutes les facettes de ma profession. Il s’agit d’un homme d’une cinquantaine d’années que je suis depuis plus d’un an et qui souffre depuis de nombreuses années d’un ulcère récidivant de la jambe droite au niveau péri-malléolaire. Les dimensions de la plaie sont importantes, elle est exsudative, le lit de la plaie est 100% fibrineux et ses berges macérées.
Après une longue hospitalisation dans le service de rhumatologie pour prise en charge d’une poussée de son rhumatisme psoriasique et avant sa sortie vers un centre de rééducation, ce patient nous est adressé au centre des veines et des artères pour faire le bilan étiologique de son trouble trophique et mettre un protocole de soins adaptés.
Ce patient arrive dans notre service en fauteuil roulant, dépendant pour les déplacements et les gestes de la vie quotidienne. Il est très dénutri, isolé socialement, démoralisé et en perte d’espoir. Cet ulcère est d’origine post-thrombotique à laquelle vient s’ajouter une insuffisance veineuse fonctionnelle avec une ankylose de la cheville qui perdure depuis des années.
Quel protocole de soins a été mis en place ?
Le patient a bénéficié d’un bilan vasculaire qui a permis de trouver l’origine de cet ulcère, qui fait donc suite à des séquelles post-thrombotique en lien avec une phlébite et avec une part d’insuffisance fonctionnelle. Le protocole de soin proposé repose sur le nettoyage de la plaie à l’eau et au savon doux, une détersion mécanique des zones fibrineuses du lit de la plaie et une hydratation de la peau péri-lésionnelle. Il repose également sur la mise en place de pansements hydrocellulaires non-adhésifs et d’un système de compression veineuse multi type UrgoK2 recommandé lorsque les IPS sont normaux avec absence d’AOMI.
Le patient s’est vraiment senti considéré lors de cette prise en charge car « on ne s’occupait pas que de sa plaie mais de lui dans sa globalité : un patient porteur d’une plaie ». Il s’est senti en confiance. Il a souhaité comprendre sa pathologie veineuse, il s’est intéressé à son protocole de soins et pour la première fois a adhéré complètement au traitement. Jusqu’à présent, il n’avait pas bien compris l’importance de la compression, de l’hygiène autour de la plaie et de la peau péri-lésionnelle très altérée dans les ulcères veineux. Convaincu par les bénéfices du protocole de soins, il se l’est approprié. Il s’est vraiment rendu acteur de sa prise en charge et a même accompagné, sensibilisé et formé les équipes soignantes de son centre de rééducation par la suite ainsi que ses infirmiers libéraux lors de son retour à domicile.
A l’heure actuelle, la taille de la plaie a bien diminué : elle mesure environ 5 cm sur 3 cm contre une quinzaine de centimètres au début de sa pris en charge.
Et comment vit le patient cette situation ? Quel est l’impact de la cicatrisation sur sa qualité de vie ?
Comme je vous le disais plus tôt, ce patient est arrivé dans notre service démoralisé en perte d’espoir. L’évolution positive de sa plaie vers une cicatrisation l’a vraiment re-dynamisé.
Il a déménagé dans un appartement plus adapté à sa situation, il a maintenant sa propre voiture, il n’a plus de béquilles grâce à un chaussage adapté. Il continue ses séances de kinésithérapie, le suivi en consultations plaies et cicatrisation dans le centre des veines et des artères et le suivi en rhumatologie pour son psoriasis. Il a vraiment retrouvé un équilibre et de l’espoir. Il a repris ses activités et n’est plus socialement isolé, il ne pourra certes pas retravailler, mais il a rejoint des associations, …
Pourquoi avez-vous choisi de nous raconter ce cas plutôt qu’un autre ?
Parce que ce cas nous permet de réaliser que c’est le patient qui va faire progresser sa situation. Nous, professionnels de santé, apportons le cadre du protocole de soins, mais finalement la clé de la réussite c‘est le patient lui-même.
Selon vous, quels ont été les facteurs clés du succès de cette cicatrisation ?
Je pense qu’il est important de transmettre nos compétences et nos connaissances au patient, pour qu’il puisse les adopter et faire son bout de chemin tout seul. Un des facteurs clés c’est partager le projet de soins avec le patient.
Il faut savoir s’adapter et apporter des astuces ou des petites touches personnelles au protocole de soins. Par exemple, ce patient a une jambe atrophiée suite à la dénutrition et son rhumatisme, et pour palier à ce creux anatomique, j’ai proposé d’insérer des bandes de capitonnage entre le pansement et les bandes UrgoK2 afin de rétablir la forme anatomique de la jambe. C’est l’association de ces petits plus qui peuvent faire la différence pour le patient et pour la cicatrisation.
Pour finir, auriez-vous des astuces à partager pour une meilleure prise en charge des plaies ?
Être à l’écoute du patient puisque c’est lui qui vit avec une plaie. Il faut être capable de s’adapter et de faire preuve de flexibilité selon les situations, puis allier nos compétences à celles du patient. Les patients sont plein de ressources, ce sont parfois même eux qui nous apprennent des astuces.
Et enfin bien sûr, se former de façon continue sur les domaines qui nous passionnent en tant que professionnels de santé, au travers des laboratoires de pansements, des études cliniques, des recherches médicales et des innovations pour consolider nos acquis.
Merci beaucoup Magali !
Les Trucs et Astuces
Les conseils de Magali pour une cicatrisation couronnée de succès
RENDRE LE PATIENT ACTEUR DE SA CICATRISATION
« En tant que professionnels, nous apportons au patient le cadre du protocole de soins, mais la clé de la réussite est le patient lui-même. C’est pourquoi il est important de lui expliquer l’intérêt de chaque acte de soins et de partager nos compétences et connaissances avec lui. La manière dont le patient adhère et s’approprie le protocole va faire toute la différence. »
NE PAS CONSIDÉRER « QUE » LA PLAIE MAIS LE PATIENT DANS SA GLOBALITÉ
« Un patient qui se sent considéré dans son entièreté, sans être réduit uniquement à sa plaie, accordera plus facilement sa confiance, adhèrera davantage au protocole et se rendra plus volontiers acteur de sa prise en charge. Pour ce faire, Il faut vraiment être à l’écoute du patient : après tout c’est lui qui vit avec une plaie tous les jours et il peut nous apprendre plein de choses. »
SE FORMER DE MANIÈRE CONTINUE
« Il faut continuer à se former de façon continue sur nos domaines d’exercice et nos passions. Cela peut passer par l’échange avec des laboratoires tels qu’Urgo, par le suivi de l’actualité avec les études en cours, les recherches et les innovations ; le tout dans l’objectif de consolider nos acquis et d’en apprendre toujours plus pour aider au mieux nos patients. »
Vous souhaitez avoir plus de détails sur la prise en charge ou sur les produits utilisés par Magali pour le traitement de ce patient en particulier ? Découvrez ce contenu en ouvrant les documents dans la rubrique "Envie d'aller plus loin ?" !
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Rejoignez la communauté !UrgoK2 : Système de compression multitypes bi-bande à pression contrôlée. Traitement de l’ulcère veineux de jambe et/ou des œdèmes du membre inférieur, pour lequel une compression forte est recommandée, chez l’adulte. Contre-indications : Pathologie artérielle modérée ou sévère, avec notamment un Indice de Pression Systolique (IPS) récent <0.8; Patient souffrant de phlegmatia coerulea dolens (phlébite bleue douloureuse avec compression artérielle), de phlébite septique; Œdème causé par une insuffisance cardiaque congestive; Pontage artériel extra-anatomique; Hypersensibilité connue à l’un des constituants – en particulier le latex pour URGO K2. Intégralement remboursable LPPR (Séc. Soc. 60 % + Mutuelle 40%) dans le traitement de l’ulcère de jambe d’origine veineuse (IPS ≥ 0,8). Dispositif Médical de classe I. Lire attentivement la notice avant utilisation.
Fabricant : Laboratoires Urgo. 03/2024.