lang switcher

La cicatrisation, les grands principes

icon17 Juil 2024
icon17 Juil 2024
Thumbnail

Qu’est-ce que la cicatrisation ?

La cicatrisation est un phénomène physiologique de réparation du tissu, après une plaie, permettant sa restauration structurelle et fonctionnelle. Initié par une phase initiale vasculaire (hémostase) pour stopper le saignement, il comprend également une phase inflammatoire de détersion, suivie par la phrase de prolifération pour reconstruire les tissus et vaisseaux. Au fil du temps, le tissu cicatriciel se renforce et se réorganise durant la phase de remodelage. Ce processus peut varier selon divers facteurs, mais une gestion appropriée de la plaie est souvent nécessaire pour une cicatrisation optimale.

Les plaies aiguës et les plaies chroniques ont des durées de cicatrisation différentes. La plaie aiguë (ex. : brûlure, coupure, écorchure…) cicatrise ainsi plus vite (entre 2 et 4 semaines environ) que la plaie chronique. Cependant, la plaie chronique est souvent liée à une maladie sous-jacente comme le diabète, l’insuffisance veineuse ou artérielle. Sa guérison nécessite 210 jours en moyenne(1), soit près de 7 mois.

Le processus de cicatrisation se décompose en 3 étapes où chacune joue un rôle essentiel sur le chemin de la guérison.

Les 3 phases de cicatrisation

          1. La phase de détersion

Sitôt après la blessure, un mécanisme cellulaire impressionnant se met en marche. Commence alors un processus de nettoyage. La plaie se débarrasse des tissus dévitalisés ou abîmés, désormais inutiles à son rôle n°1 : celui de protéger l’organisme. Cette phase inflammatoire est exacerbée dans les plaies chroniques. La plaie peut parfois se couvrir d’une couche jaunâtre (fibrine) qui nécessite un traitement local adapté pour se débarrasser des tissus morts.

       2. La phase de bourgeonnement

Ensuite, le processus de réparation suit son cours avec cette nouvelle étape. La plaie prend une apparence moins lisse, plus granuleuse. En effet, une multitude de petites formations « framboisées » comblent progressivement la plaie. Sa coloration à la fois rouge et brillante s’explique par la production intensive de collagène et la fabrication, par l’organisme, de nouveaux vaisseaux sanguins. Ceux-ci remplaceront ceux qui ont été détruits.

       3. La phase d’épidermisation

Petit à petit, et en partant des bords, la plaie – soumise à d’imperceptibles contractions – se referme enfin. Son aspect est plus sec. Enfin, une nouvelle peau, d’abord rosée et fragile, se forme progressivement, jusqu’à recouvrir l’intégralité de la plaie…devenue cicatrice. Cette dernière demeurera plus claire que la peau qui l’entoure, jusqu’à ce qu’entrent en scène – parfois des mois, voire jamais – les cellules chargées de mélanine, responsables de la coloration.

LE SAVIEZ-VOUS ? La cicatrice, fan d’hydratation.

A l’issue de ce long parcours de reconstruction, la peau mérite quelques attentions. Fuyant le soleil (une protection solaire indice 50 est de rigueur), la cicatrice apprécie en effet d’être hydratée. L’application quotidienne d’une crème hydratante permet de nourrir la peau et de « détendre » la cicatrice. Inutile de trop appuyer : un léger mouvement circulaire, répété jusqu’à l’absorption de cette crème suffit pour que les effets soient bénéfiques.  

Qu’est-ce qui peut retarder la cicatrisation ?

Plusieurs facteurs peuvent retarder le processus de cicatrisation, il s’agit de facteurs généraux ou locaux notamment :

Âge avancé : Le processus de cicatrisation peut être plus lent chez les personnes âgées en raison d’une diminution de la capacité de régénération cellulaire et de la fonction immunitaire.

Etat nutritionnel : Un apport insuffisant en nutriments essentiels tels que les protéines, les vitamines et les minéraux peut compromettre la capacité du corps à reconstruire les tissus et à combattre les infections.

Diabète : Les personnes atteintes de diabète peuvent avoir une cicatrisation plus lente en raison de complications vasculaires et d’une altération du système immunitaire.

Hypoxie tissulaire : Une mauvaise circulation sanguine peut entraîner une diminution de l’apport en oxygène et en nutriments aux tissus blessés, ce qui retarde la cicatrisation.

Médicaments : Certains médicaments, tels que les corticostéroïdes et les médicaments immunosuppresseurs, peuvent interférer avec le processus de cicatrisation.

Tabagisme : Le tabagisme peut entraver la cicatrisation en réduisant la circulation sanguine vers la peau et en perturbant la fonction des cellules impliquées dans le processus de guérison.

Localisation de la plaie : Selon la zone, les risques présentés peuvent varier

Protocole de soins locaux : Un traitement local inadéquat peut entraîner un retard de cicatrisation.

Infection : Les infections de la plaie peuvent compromettre le processus de guérison en causant une inflammation prolongée et en empêchant la formation de tissu cicatriciel.

Corps étranger : La présence d’un corps étranger entretient l’inflammation et peut entraver la bonne cicatrisation.

Il est important de prendre en compte ces facteurs lors de la gestion des plaies afin de favoriser une cicatrisation efficace et prévenir les complications.

1-Rapport au ministre chargé de la sécurité sociale et au Parlement sur l’évolution des charges et des produits de l’Assurance maladie au titre de 2014 (loi du 13 août 2004) – juillet 2013.
Page mis à jour le 30 août 2024