Ulcère de jambe artériel – Découvrez la chronique de plaie de Céllia

Bonjour Céllia. Aujourd’hui, vous souhaitiez nous partager un de vos cas cliniques. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre patiente : son âge, les caractéristiques de sa plaie ?

Bonjour.
Aujourd’hui, je vais vous parler de Madame A., une patiente de 80/90 ans présentant des antécédents d’hypertension artérielle et d’insuffisance cardiaque. Malgré son âge, c’est une dame autonome dans tous les domaines, jusqu’à la gestion de son pilulier. Elle continue de marcher et de se déplacer avec son déambulateur. Et donc à la suite d’un épisode d’insuffisance cardiaque, elle présente une plaie, un ulcère de jambe artériel au niveau de la malléole. C’est une patiente avec beaucoup d’œdèmes ; l’ulcère s’est déjà présenté sur un diamètre de 1 cm et s’est rapidement étendu jusqu’à 4 cm de diamètre.

Pouvez-vous nous dire quel a été l’impact de cette plaie sur le quotidien de votre patiente ?

Madame A. était désemparée par sa plaie et limite dépressive (d’autant plus qu’il y avait déjà un terrain dépressif) étant donné qu’elle perdait son autonomie et elle l’exprimait très clairement.

Quel était le protocole de soins et qu’avez-vous constaté au niveau de l’évolution de la plaie ?

Au début, on est partis sur un protocole de soins avec un pansement capable d'absorber au maximum. Nous avons régulièrement revu son protocole de soins pour l’adapter à son environnement : j’ai notamment fait installer un lit médicalisé avec un matelas anti-escarre, mis en place des compléments alimentaires, … Tout ce qui pouvait favoriser la guérison de la plaie. Et donc on a fini de la prendre en charge en changeant de protocole avec d'autres pansements et la plaie s’est améliorée, jusqu’à une cicatrisation complète atteinte en 8 mois. Cette cicatrisation a permis à Madame A. de retrouver son autonomie et son train-train quotidien.

Pourquoi avez-vous choisi de nous raconter ce cas plutôt qu’un autre ?

J’ai choisi de vous raconter cette prise en charge parce qu’au vu de l’âge de la patiente, on n’allait pas opérer. On savait que la cicatrisation allait être difficile au vu des antécédents de Madame A. et de ses facteurs aggravants. Mais malgré les nombreux retours en arrière, on n’a rien lâché et on a réussi à fermer cette plaie, en 8 mois quand même. C’était donc une longue prise en charge, on est passés par plusieurs stades, ce n’était pas gagné d’avance, mais on a tout de même réussi à la guérir !

Selon vous, quels ont été les facteurs clés de succès pour réussir à cicatriser cette plaie ?

Ce qui a été, d’après moi, un facteur clé est la prise en charge globale de la patiente, pour qui on a revu les protocoles régulièrement pour les adapter à la situation des plaies et de la patiente. On a créé tout un réseau autour de cette patiente et on s’est retrouvés plusieurs fois, notamment avec le médecin traitant. Également, on a limité les facteurs aggravants, mais surtout on a boosté les facteurs favorisants notamment sur le côté environnemental et alimentaire.

Merci beaucoup Céllia pour ce témoignage !