Aline, infirmière en chirurgie,
se creuse la tête pour son patient.
Jeudi 30, 18h15, Provence-Alpes-Côte d'Azur
La journée d'Aline n’est pas finie. Infirmière en consultations externes de chirurgie, elle reçoit aujourd’hui Monsieur T., un patient âgé de 80/90 ans atteint d’hypertension artérielle. Depuis plus d’un an, il souffre d’une lésion cutanée hyperkératosique, pour laquelle il a subi une exérèse chirurgicale 15 jours plus tôt…
Découvrez comment Aline est parvenue à gérer cette situation : son interview ainsi que ses conseils et astuces pour une cicatrisation couronnée de succès !
L'INTERVIEW DE... Aline
le 30 mars 2023
Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'interviewer Aline, infirmière en consultations externes de chirurgie et prochainement infirmière spécialisée en Plaies et Cicatrisation.
Bonjour Aline. Aujourd’hui, vous souhaitiez nous partager un de vos cas cliniques, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre patient : son âge, les caractéristiques de sa plaie ?
Bonjour, aujourd’hui, je souhaitais vous parler d’un patient âgé de 80/90 ans qui présente des antécédents d’hypertension artérielle. Il souffre depuis plus d’un an d’une plaie, définie par la dermatologue comme une lésion cutanée hyperkératosique de 1,4 cm sur 2, résistante à la cryothérapie.
Quel protocole de soins a été mis en place ?
Déjà, une exérèse a été réalisée, avec des marges de 4 mm, sous anesthésie locale. Nous avons ensuite dû attendre 15 jours après l’opération pour avoir les résultats de l’anatomopathologie : il s’agissait d’un carcinome spinocellulaire in situ de type kératose bowénoïde avec des limites d’exérèse latérale saines de 3 mm et des limites profondes hypodermiques de 3 mm. En attendant les résultats de l’anatomopathologie, nous lui avions mis un pansement gras, puis un pansement à fibres. Enfin, nous avons modifié le protocole et donc le pansement, avec un changement tous les 3 jours. La plaie devenait de plus en plus bourgeonnante et au bout de 3 mois, la plaie était en phase d’épidermisation.
Quel a été l’impact de cette plaie et de la cicatrisation sur le quotidien du patient ?
La plaie se situait à un endroit visible, donc un impact inesthétique quand même pour le patient, d’autant plus qu’elle était très douloureuse puisque c’est une zone qui est relativement innervée. Au cours de la cicatrisation et des pansements, le patient avait quand même moins de douleurs, il se sentait beaucoup mieux et pouvait de nouveau sortir se balader en dehors de chez lui.
Pourquoi avez vous choisi de nous parler ce cas plutôt qu’un autre ?
Puisque c’est un patient qui a été ausculté par plein de monde. Le dermatologue en première intention qui a décelé une plaie cutanée hyperkératosique, résistante à la cryothérapie depuis 1 an. Le patient a aussi vu un ORL pour l’opération, ... Je l’ai donc choisi pour la prise en charge multidisciplinaire que nous avons mise en place jusqu’à la complète cicatrisation du patient. Et plus personnellement, parce qu’on doit être hyper vigilant sur la pathologie et sur l’étiologie de la plaie. Il faut bien analyser la lésion avec l’anatomopathologie avant de mettre un protocole en place. Les plaies dermatologiques sont des plaies qui chronicisent et qui demandent une vigilance accrue.
Selon vous, quels ont été les facteurs de succès de cette cicatrisation ?
Je dirais le choix du pansement. Lorsqu'il est bien adapté à la plaie, il permet de n’avoir qu’un seul pansement et de raccourcir la durée de la cicatrisation. Et comme le dit ma devise : « Moins l’on touche au pansement, plus il est efficace ».
Merci beaucoup Aline pour ce super témoignage et à bientôt !
Vous souhaitez avoir plus de détails sur la prise en charge ou les produits utilisés par Aline pour le traitement de ce patient en particulier ? Découvrez ce contenu en ouvrant les documents dans la rubrique "Envie d'aller plus loin ?" !
Les Trucs et Astuces
Les conseils de Aline pour une cicatrisation couronnée de succès
ÊTRE VIGILANT QUANT À L’ÉTIOLOGIE DE LA PLAIE
« Les plaies dermatologiques sont des plaies qui chronicisent et qui demandent une vigilance accrue. Il faut bien connaitre la pathologie sous-jacente et analyser la lésion via une anatomopathologie avant de mettre en place un protocole de soins. »
METTRE EN PLACE UN SUIVI RAPPROCHÉ ET MULTIDISCIPLINAIRE
« Il ne faut pas hésiter à collaborer avec les autres professionnels de santé qui peuvent nous aider en cas de doute. Par exemple, en consultant un dermatologue rapidement si l’on se pose des questions sur les plaies, surtout quand ces dernières perdurent, ou bien en faisant appel à un ORL au moment de l'opération. »
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