Mauvaise pioche pour Madame R.,
patiente de Sophie, infirmière libérale.
Vendredi 3, 14h10, Grand-Est
Il y a 1 an et demi, Sophie rencontrait Madame R., une retraitée de plus de 80 ans très active, passionnée de jardinage s’étant blessée à la jambe avec sa pioche.
Découvrez comment Sophie est parvenue à gérer cette situation : son interview, ses conseils et astuces et le cas clinique détaillé de sa patiente.
Vendredi 3 mars 2023 : Sophie, infirmière libérale dans la région Grand-Est
Sophie nous partage le cas clinique de sa patiente touchée par un ulcère artériel
A l'aide du protocole de soins détaillé et de photos de plaies, découvrez l'évolution de la cicatrisation de cette patiente !
Je découvre l'évolution de la plaie en imagesL'INTERVIEW DE... Sophie
le 3 mars 2023
Aujourd'hui, nous avons le plaisir d'interviewer Sophie, infirmière libérale dans la région Grand Est, membre d'une CPTS et infirmière Asalée.
Bonjour Sophie. Aujourd’hui, tu souhaitais nous partager un cas clinique, peux-tu nous en dire un peu plus sur ta patiente : son âge, les caractéristiques de sa plaie ?
Bonjour.
Aujourd’hui, je souhaitais vous parler de Madame R., une patiente retraitée de plus de 80 ans, atteinte d’une cardiopathie et d’une athérosclérose. C’est une dame assez active, qui bouge beaucoup et qui jardine énormément. C’est d’ailleurs en jardinant qu’elle s’est coupée au niveau de la jambe gauche, au niveau du mollet avec une pioche. Au départ, quand nous sommes intervenus, c’était une petite plaie traumatique de 3 cm sur 4, qui s’est rapidement transformée en un ulcère qui serait d’origine artérielle ou à prédominance artérielle.
Quel était le protocole de soins ?
Alors, sa plaie évoluait depuis environ 2 mois, pendant lesquels la patiente a essayé de désinfecter et de s’en occuper elle-même. Quand nous l’avons prise en charge en octobre 2021, on a tout d’abord commencé avec un nettoyage régulier de la plaie au savon ou avec du sérum physiologique si c’était après la douche. Au tout début, j’ai commencé avec un pansement hydrocellulaires adhésifs que j’ai arrêté assez rapidement étant donné que la plaie était trop cavitaire et que la patiente a fait une réaction avec un prurit eczémateux autour de la plaie. Du coup, j'ai changé pour un pansement hydrocellulaire non-adhésif de la même gamme, mais la plaie n’a présenté aucune amélioration. À ce moment-là, on a arrêté la pose de pansements de cette gamme en attendant que la peau péri lésionnelle redevienne plus favorable.
Au vu de la plaie cavitaire et de cet eczéma, on a vu avec le médecin pour mettre en place un protocole avec un pansement à fibres, et pour la peau péri lésionnelle, on a appliqué un dermocorticoïde. Cela n’a pas fonctionné pendant plusieurs semaines, sauf sur le prurit. On est donc repassé sur le pansement hydrocellulaire non-adhésif testé initialement, avec lequel on a eu une évolution assez lente et donc on est finalement repartie sur le pansement hydrocellulaires adhésifs de départ, d’abord en format 13 x 13 cm pendant 1 mois et demi, puis en format 8 x 8 cm. Et on a réussi à avoir un ulcère complètement fermé et guéri.
Quel était l’impact de cette plaie sur ta patiente ?
Avant la cicatrisation, c’était une patiente très algique, qui prenait jusqu’à 3 fois par jour de puissants antalgiques en plus du paracétamol, mais les médicaments ne parvenaient pas à soulager ses douleurs. Du coup, elle ne faisait plus rien : elle n’arrivait plus à marcher, n’allait plus jardiner, ne sortait quasiment plus de chez elle et était presque dans une phase dépressive à cause de ses douleurs. Après la cicatrisation, elle a quand même bien repris le cours de sa vie : le ménage, ses activités quotidiennes, …
Pourquoi as-tu choisi de nous raconter ce cas plutôt qu’un autre ?
Parce que c’est une plaie pour laquelle on a vraiment vu un changement et une évolution rapide et efficace avec les pansements choisis. Tous les 15 jours, on arrivait à gagner 2-3 mm et ça a vraiment été un soulagement pour la patiente.
Selon toi, quels ont été les facteurs clés de succès de cette cicatrisation ?
Le facteur clé, c’est déjà le pansement, de pouvoir jongler dans une gamme (entre les différents types, les différentes dimensions, …) et également d’avoir convaincu la patiente que son eczéma n’était pas dû au pansement.
Merci pour cet échange Sophie !
Les Trucs et Astuces
Les conseils de Sophie pour une cicatrisation couronnée de succès
BIEN NETTOYER LA PLAIE
« Nettoyer la plaie à l’eau et au savon, ou au sérum physiologique si c’est après la douche est indissociable du protocole de soins. »
S'ADAPTER À L'ÉVOLUTION DE LA PLAIE
« Un des principes de base est d’adapter les soins selon l’évolution de la plaie. On peut jongler entre les différents types de pansements, adapter les dimensions en fonction de la taille de la plaie, ... »
DONNER DES CONSEILS HYGIÉNO-DIÉTÉTIQUES AUX PATIENTS
« Il est important de veiller à une bonne alimentation et à une bonne hydratation chez nos patients pour aider à la cicatrisation, et de les y sensibiliser. »
DÉTERMINER L’ÉTIOLOGIE DE LA PLAIE
« Si l’étiologie de la plaie est encore inconnue, il faut penser à faire un écho-doppler pour vérifier l’IPS. S’il existe une prédominance artérielle, il ne faut pas mettre en place de compression. En revanche, il faut privilégier les bandes UrgoK2 en cas d’ulcère de jambe veineux. »
Vous souhaitez découvrir le cas clinique détaillé de sa patiente ou plus de détails sur la prise en charge, les produits utilisés ? Découvrez ce contenu en ouvrant les documents dans la rubrique "Envie d'aller plus loin ?" !
Chroniques de Plaies est également disponible sur Instagram
Soyez informés de la sortie de nouvelles chroniques, répondez à des sondages et réagissez aux chroniques d'autres professionnels de santé !
Rejoignez la communauté !